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Brahim Boushaki

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Brahim Boushaki

Birth
Thénia District, Boumerdès, Algeria
Death
27 May 1997 (aged 85)
Hussein Dey District, Algiers, Algeria
Burial
Hussein Dey District, Algiers, Algeria Add to Map
Memorial ID
View Source
Brahim Boushaki (arabe : إبراهيم بن علي بوسحاقي Ibrahim ibn Ali al-Boushaki) (1912 CE/1330 AH – 1997 CE/1418 AH), était un érudit algérien, imam et cheikh soufi. Il est né dans le village de Soumâa près de la ville de Thénia à 53 km à l'est d'Alger. Il a été élevé dans un environnement très spirituel au sein de Zawiyet Sidi Boushaki avec des valeurs et une éthique islamiques élevées. Il avait de grandes qualités relationnelles et a consacré toute sa vie au service de l'islam et de l'Algérie selon la référence islamique algérienne.

== Famille ==
Brahim Boushaki est né en 1912 dans le village historique de Soumâa perché au sommet du col des Beni Aïcha en Basse Kabylie.

Il fait partie de la 16e génération des descendants de l'illustre théologien algérien Sidi Boushaki (1394-1453) qui fut l'un des collègues de Sidi Abderrahmane Thaalibi (1384-1479) dans son parcours initiatique à Béjaïa et ailleurs au début de la XVe siècle grégorien.

Son père, Ali Boushaki (1855-1965) était le muqaddam de l'ordre soufi Rahmaniyya à l'est d'Alger, et le soufisme de Zawiyet Sidi Boushaki au sud de Thénia.

Son grand-père, Cheikh Mohamed Boushaki (1834-1887) fut l'un des meneurs de la Révolte Mokrani en 1871 avec le marabout Cheikh Boumerdassi de Zawiyet Sidi Boumerdassi et le Cheikh Cherifi de Zawiyet Sidi Amar Cherif ainsi que les autres zawiyas de Kabylie sous la direction de Cheikh Mokrani.

Son arrière-grand-père Cheikh Ali Boushaki (1795-1846) fut également l'un des résistants contre la conquête française de l'Algérie lors de sa campagne contre la Kabylie qui débuta en 1837, et il fut un allié de Cheikh Mohamed ben Zamoum ainsi que de l'Emir Abdelkader dans la région du massif de Khachna.

== Première vie ==
Les premières années d'éducation de Brahim Boushaki se sont déroulées au début du XXe siècle dans son village natal sous l'autorité spirituelle de son père Ali dans la zawiya de ses ancêtres.

Cette période coïncide avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale dans laquelle son frère aîné, Abderrahmane Boushaki s'enrôle et dont il revient avec le grade de caporal.

Brahim a ainsi appris le Coran ainsi que les recueils de base de la religion musulmane dans la zawiya de son village de Soumâa (Thala Oufella) avant de s'installer à la Zawiyet Sidi Boumerdassi dans le village d'Ouled Boumerdès pour parfaire ses connaissances et approfondir son parcours initiatique .

Il entreprend alors une formation pour poursuivre une carrière d'imam dans la Zawiyet Sidi Amar Cherif où il se distingue par ses prouesses mémorielles et son éloquence verbale qui lui permettent d'obtenir une Idjaza coranique et scientifique.

== Mosquée Al Fath ==
Lorsque Brahim obtint toutes les compétences didactiques pour assumer pleinement ses obligations d'Imam, il rejoignit son père Ali qui avait alors été nommé mufti dans la mosquée Al-Fath qui fut érigée au centre de la ville de Thénia en 1926.

Cette période voit l'avènement de la participation algérienne aux élections quinquennales qui permettent aux villageois d'envoyer leurs voix aux institutions coloniales françaises après que Charles Jonnart ait opté pour l'insertion progressive des Algériens dans la représentativité élective et électorale.

En effet, les militaires algériens revenus vivants de la Grande Guerre ont demandé à accéder aux emplois de la fonction publique et à pouvoir faire construire des lieux de culte musulmans (Ibadah) dans les colonies françaises érigées après 1871, notamment en Basse Kabylie.

== Mosquée Safir ==
Son oncle paternel Mohamed Seghir Boushaki (1869-1959), qui avait été élu entre-temps conseiller municipal pour représenter les dizaines de villages du Col des Beni Aïcha dans les institutions administratives, a oeuvré pour l'introduction de son neveu érudit, Brahim en les grandes mosquées de la ville d'Alger.

C'est ainsi que l'imam Brahim Boushaki a été recruté en 1947 comme Hezzab à la mosquée Safir au sein de la Casbah d'Alger sous l'autorité du mufti maliki Mohamed Baba Ameur.

En effet, la Mosquée Safir était alors un foyer du nationalisme algérien qui regroupait quatre Imams puissants qui agitaient toute la périphérie d'Alger, Cheikh Brahim Boushaki représentait la Kabylie, Cheikh Mohamed Charef représentait la vallée de Khemis Miliana, Cheikh Mohamed Douakh représentait le Titteri, tandis que le Cheikh Ahmed Benchicou était quant à lui le représentant des Algérois et de la Mitidja.

Lorsque Brahim était Hezzab dans cette mosquée, ses neveux Yahia Boushaki, Boualem Boushaki et Bouzid Boushaki lui rendaient périodiquement visite pour s'enquérir de sa situation et de ses besoins, et ils étaient alors intégrés dans les réseaux révolutionnaires indépendantistes avant le déclenchement de l'insurrection du 1er novembre 1954 .

Les fidèles et pratiquants qui fréquentaient cette mosquée étaient initiés aux préceptes religieux selon la référence islamique algérienne, sur la base des livres et ouvrages homologués et certifiés.

La récitation coranique quotidienne du Hizb Rateb, et aussi périodiquement de la Salka, était au menu des offices spirituels de cette illustre mosquée d'Alger.

C'est ainsi que la voix sereine et veloutée de Cheikh Brahim Boushaki a donné une empreinte et un cachet mélodieux à ces cercles de récitation divine du Livre Saint selon la récitation Warsh.

== Révolution algérienne ==
Le déclenchement de la révolution d'indépendance algérienne a eu lieu après que Lyès Deriche a accueilli la réunion de 22 vétérans dans sa maison d'El Madania, et que le journaliste Mohamed Aïchaoui a écrit la proclamation du début de la lutte révolutionnaire.

C'est ainsi que la Casbah d'Alger fut le lieu où Mohamed Boudiaf et Didouche Mourad rencontrèrent le journaliste Mohamed Aïchaoui non loin de la mosquée Safir pour dicter le projet de proclamation révolutionnaire.

Durant les deux années précédant la grande bataille d'Alger en 1957, l'imam Brahim Boushaki participa à la propagande de soutien à l'activisme populaire à Alger en compagnie de deux imams qui lui étaient proches, Mohamed Salah Seddik et Mohamed Kettou.

Mais après la grève de huit jours en 1957, la réponse française est très violente et les imams des mosquées d'Alger sont emprisonnés à la Villa Susini et dans d'autres centres de torture.

Brahim Boushaki a ensuite été capturé par des militaires français et conduit à la villa Susini où il a été sauvagement torturé avant d'être incarcéré avec son ami Ahmed Chekkar dans la même cellule.

== Mosquées d'Alger ==
Après l'indépendance de l'Algérie en 1962, l'imam Brahim Boushaki a été réhabilité dans ses fonctions religieuses dans la mosquée Safir avec les autres imams qui avaient survécu à l'emprisonnement et à la torture pendant la révolution algérienne qui a duré près de huit ans depuis 1954.

Il participe alors au rayonnement des mosquées de la Casbah d'Alger en favorisant la récitation assidue du Hizb Rateb et la lecture de Sahih Bukhari dans la Djamaa el Djedid et la Djamaa el Kebir avec son ami l'illustre imam et mufti Abderrahmane Djilali.

Entre-temps, l'Imam Brahim est devenu inspecteur des religions affilié au ministère des Affaires religieuses en 1976 et sa mission était d'élever le niveau professionnel et éthique des Imams travaillant dans la région algérois.

Il a également supervisé périodiquement des groupes de pèlerins algériens pendant le Hajj en tant que guide et mufti selon le madhhab malikite.

== Retour à Thénia ==
Après le décès d'Ahmed Saad Chaouch en 1978, qui était imam Khatib de la mosquée Al Fath de Thénia depuis 1962, Cheikh Brahim Boushaki le remplaça à ce poste religieux alors qu'il avait 66 ans.

Il a ensuite réorganisé l'enseignement coranique et jurisprudentiel de la mosquée Al Fath selon un régime de classe pour l'enseignement du soir des écoliers de la ville.

Il poursuivait dans son action les directives du ministre de l'époque Mouloud Kacem Naît Belkacem qui privilégiait le fait que les mosquées soient aussi des lieux d'enseignement et d'émancipation intellectuelle en plus de l'accomplissement des rites du culte musulman.

Dès son retour à Thénia, il met en place un comité pour reconstruire et agrandir la mosquée Al Fath afin de permettre aux femmes d'assister aux prières du vendredi, du Tarawih et de l'Aïd.

Avant la fin de 1982, la superficie de la mosquée a été triplée et un premier étage a été construit, ainsi qu'une salle d'ablution au sous-sol, et le lieu de prière a été remis aux croyants et pratiquants musulmans.

L'Imam Brahim accueillait dans cette mosquée des Imams de passage qui prêchaient la bonne parole dans son mihrab et son minbar, tandis que localement il encourageait les jeunes murids à la droiture et à la moralité.

Sa fonction d'inspecteur des affaires religieuses l'aida dans sa mission de construction de mosquées dans toute la nouvelle Province de Boumerdès créée en 1984, et c'est ainsi qu'il fut à l'origine de la construction de la première mosquée de la cité administrative de Boumerdès, alors baptisée mosquée Jabir ibn Hayyan.

== Terrorisme salafiste ==
Dès l'apparition de l'extrémisme salafiste en Algérie, les imams soufis ont d'abord été ciblés par le harcèlement des troupeaux et des adeptes du wahhabisme fondamentaliste dans les mosquées afin de récupérer ces lieux de culte et de les convertir en bases pour le renversement des valeurs sociales algériennes.

C'est ainsi que le harcèlement de l'Imam Brahim a commencé dans la mosquée Al Fath à Thénia lors des prières, des prêches du vendredi et des cours et enseignements religieux pour stopper son activité émancipatrice dans la mosquée afin que toute la société bascule dans l'horreur terroriste sans repère de juste milieu et modération.

Avec l'accentuation des menaces de mort terroristes qui s'abattaient sur lui à Thénia, lui qui avait assumé toutes les prières de la Salat Fadjr jusqu'à la Salat Isha, l'Imam Brahim dut quitter la ville de Thenia et s'exiler dans les hauteurs de Kouba en la ville d'Alger en avril 1993.

Il a été remplacé à la mosquée de Thénia par l'Imam Omar Arar, originaire du village Soumâa, dans un climat de terreur et d'assassinats à répétition, et il a été mortellement assassiné devant son domicile le 13 octobre 1993 après la Salat Icha.

Les terroristes salafistes ont alors profité du couvre-feu mis en place durant la nuit pour casser le domicile de l'Imam Brahim et voler son imposante bibliothèque contenant des bijoux de livres.

Quatre fois Cheikh Brahim ne revint pas à Thénia alors que des assassinats et massacres terroristes s'abattent sur toute la Province de Boumerdès et laissent familles et tribus en deuil.

Malgré son grand âge et son exil forcé à Alger, l'imam Brahim a continué avec les notabilités religieuses avérées de la capitale à tisser des éventails d'espoir malgré les calamités qui ont ensanglanté le pays.

== Mort ==
Imam Brahim Boushaki est décédé au cours de l'année 1997 au domicile familial de ses proches dans la commune de Kouba dans l'Algérois à l'âge de 85 ans.

Il est mort d'une crise cardiaque soudaine alors qu'il faisait ses ablutions (Wudu) pour accomplir sa prière (Salah) comme d'habitude, en tant que musulman et en tant qu'imam.

Il a ensuite été inhumé au cimetière Sidi Garidi au sein de la commune de Kouba en présence de ses proches, amis et fidèles, lui qui a passé une grande partie de sa vie dans les mosquées de la capitale Alger.
Brahim Boushaki (arabe : إبراهيم بن علي بوسحاقي Ibrahim ibn Ali al-Boushaki) (1912 CE/1330 AH – 1997 CE/1418 AH), était un érudit algérien, imam et cheikh soufi. Il est né dans le village de Soumâa près de la ville de Thénia à 53 km à l'est d'Alger. Il a été élevé dans un environnement très spirituel au sein de Zawiyet Sidi Boushaki avec des valeurs et une éthique islamiques élevées. Il avait de grandes qualités relationnelles et a consacré toute sa vie au service de l'islam et de l'Algérie selon la référence islamique algérienne.

== Famille ==
Brahim Boushaki est né en 1912 dans le village historique de Soumâa perché au sommet du col des Beni Aïcha en Basse Kabylie.

Il fait partie de la 16e génération des descendants de l'illustre théologien algérien Sidi Boushaki (1394-1453) qui fut l'un des collègues de Sidi Abderrahmane Thaalibi (1384-1479) dans son parcours initiatique à Béjaïa et ailleurs au début de la XVe siècle grégorien.

Son père, Ali Boushaki (1855-1965) était le muqaddam de l'ordre soufi Rahmaniyya à l'est d'Alger, et le soufisme de Zawiyet Sidi Boushaki au sud de Thénia.

Son grand-père, Cheikh Mohamed Boushaki (1834-1887) fut l'un des meneurs de la Révolte Mokrani en 1871 avec le marabout Cheikh Boumerdassi de Zawiyet Sidi Boumerdassi et le Cheikh Cherifi de Zawiyet Sidi Amar Cherif ainsi que les autres zawiyas de Kabylie sous la direction de Cheikh Mokrani.

Son arrière-grand-père Cheikh Ali Boushaki (1795-1846) fut également l'un des résistants contre la conquête française de l'Algérie lors de sa campagne contre la Kabylie qui débuta en 1837, et il fut un allié de Cheikh Mohamed ben Zamoum ainsi que de l'Emir Abdelkader dans la région du massif de Khachna.

== Première vie ==
Les premières années d'éducation de Brahim Boushaki se sont déroulées au début du XXe siècle dans son village natal sous l'autorité spirituelle de son père Ali dans la zawiya de ses ancêtres.

Cette période coïncide avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale dans laquelle son frère aîné, Abderrahmane Boushaki s'enrôle et dont il revient avec le grade de caporal.

Brahim a ainsi appris le Coran ainsi que les recueils de base de la religion musulmane dans la zawiya de son village de Soumâa (Thala Oufella) avant de s'installer à la Zawiyet Sidi Boumerdassi dans le village d'Ouled Boumerdès pour parfaire ses connaissances et approfondir son parcours initiatique .

Il entreprend alors une formation pour poursuivre une carrière d'imam dans la Zawiyet Sidi Amar Cherif où il se distingue par ses prouesses mémorielles et son éloquence verbale qui lui permettent d'obtenir une Idjaza coranique et scientifique.

== Mosquée Al Fath ==
Lorsque Brahim obtint toutes les compétences didactiques pour assumer pleinement ses obligations d'Imam, il rejoignit son père Ali qui avait alors été nommé mufti dans la mosquée Al-Fath qui fut érigée au centre de la ville de Thénia en 1926.

Cette période voit l'avènement de la participation algérienne aux élections quinquennales qui permettent aux villageois d'envoyer leurs voix aux institutions coloniales françaises après que Charles Jonnart ait opté pour l'insertion progressive des Algériens dans la représentativité élective et électorale.

En effet, les militaires algériens revenus vivants de la Grande Guerre ont demandé à accéder aux emplois de la fonction publique et à pouvoir faire construire des lieux de culte musulmans (Ibadah) dans les colonies françaises érigées après 1871, notamment en Basse Kabylie.

== Mosquée Safir ==
Son oncle paternel Mohamed Seghir Boushaki (1869-1959), qui avait été élu entre-temps conseiller municipal pour représenter les dizaines de villages du Col des Beni Aïcha dans les institutions administratives, a oeuvré pour l'introduction de son neveu érudit, Brahim en les grandes mosquées de la ville d'Alger.

C'est ainsi que l'imam Brahim Boushaki a été recruté en 1947 comme Hezzab à la mosquée Safir au sein de la Casbah d'Alger sous l'autorité du mufti maliki Mohamed Baba Ameur.

En effet, la Mosquée Safir était alors un foyer du nationalisme algérien qui regroupait quatre Imams puissants qui agitaient toute la périphérie d'Alger, Cheikh Brahim Boushaki représentait la Kabylie, Cheikh Mohamed Charef représentait la vallée de Khemis Miliana, Cheikh Mohamed Douakh représentait le Titteri, tandis que le Cheikh Ahmed Benchicou était quant à lui le représentant des Algérois et de la Mitidja.

Lorsque Brahim était Hezzab dans cette mosquée, ses neveux Yahia Boushaki, Boualem Boushaki et Bouzid Boushaki lui rendaient périodiquement visite pour s'enquérir de sa situation et de ses besoins, et ils étaient alors intégrés dans les réseaux révolutionnaires indépendantistes avant le déclenchement de l'insurrection du 1er novembre 1954 .

Les fidèles et pratiquants qui fréquentaient cette mosquée étaient initiés aux préceptes religieux selon la référence islamique algérienne, sur la base des livres et ouvrages homologués et certifiés.

La récitation coranique quotidienne du Hizb Rateb, et aussi périodiquement de la Salka, était au menu des offices spirituels de cette illustre mosquée d'Alger.

C'est ainsi que la voix sereine et veloutée de Cheikh Brahim Boushaki a donné une empreinte et un cachet mélodieux à ces cercles de récitation divine du Livre Saint selon la récitation Warsh.

== Révolution algérienne ==
Le déclenchement de la révolution d'indépendance algérienne a eu lieu après que Lyès Deriche a accueilli la réunion de 22 vétérans dans sa maison d'El Madania, et que le journaliste Mohamed Aïchaoui a écrit la proclamation du début de la lutte révolutionnaire.

C'est ainsi que la Casbah d'Alger fut le lieu où Mohamed Boudiaf et Didouche Mourad rencontrèrent le journaliste Mohamed Aïchaoui non loin de la mosquée Safir pour dicter le projet de proclamation révolutionnaire.

Durant les deux années précédant la grande bataille d'Alger en 1957, l'imam Brahim Boushaki participa à la propagande de soutien à l'activisme populaire à Alger en compagnie de deux imams qui lui étaient proches, Mohamed Salah Seddik et Mohamed Kettou.

Mais après la grève de huit jours en 1957, la réponse française est très violente et les imams des mosquées d'Alger sont emprisonnés à la Villa Susini et dans d'autres centres de torture.

Brahim Boushaki a ensuite été capturé par des militaires français et conduit à la villa Susini où il a été sauvagement torturé avant d'être incarcéré avec son ami Ahmed Chekkar dans la même cellule.

== Mosquées d'Alger ==
Après l'indépendance de l'Algérie en 1962, l'imam Brahim Boushaki a été réhabilité dans ses fonctions religieuses dans la mosquée Safir avec les autres imams qui avaient survécu à l'emprisonnement et à la torture pendant la révolution algérienne qui a duré près de huit ans depuis 1954.

Il participe alors au rayonnement des mosquées de la Casbah d'Alger en favorisant la récitation assidue du Hizb Rateb et la lecture de Sahih Bukhari dans la Djamaa el Djedid et la Djamaa el Kebir avec son ami l'illustre imam et mufti Abderrahmane Djilali.

Entre-temps, l'Imam Brahim est devenu inspecteur des religions affilié au ministère des Affaires religieuses en 1976 et sa mission était d'élever le niveau professionnel et éthique des Imams travaillant dans la région algérois.

Il a également supervisé périodiquement des groupes de pèlerins algériens pendant le Hajj en tant que guide et mufti selon le madhhab malikite.

== Retour à Thénia ==
Après le décès d'Ahmed Saad Chaouch en 1978, qui était imam Khatib de la mosquée Al Fath de Thénia depuis 1962, Cheikh Brahim Boushaki le remplaça à ce poste religieux alors qu'il avait 66 ans.

Il a ensuite réorganisé l'enseignement coranique et jurisprudentiel de la mosquée Al Fath selon un régime de classe pour l'enseignement du soir des écoliers de la ville.

Il poursuivait dans son action les directives du ministre de l'époque Mouloud Kacem Naît Belkacem qui privilégiait le fait que les mosquées soient aussi des lieux d'enseignement et d'émancipation intellectuelle en plus de l'accomplissement des rites du culte musulman.

Dès son retour à Thénia, il met en place un comité pour reconstruire et agrandir la mosquée Al Fath afin de permettre aux femmes d'assister aux prières du vendredi, du Tarawih et de l'Aïd.

Avant la fin de 1982, la superficie de la mosquée a été triplée et un premier étage a été construit, ainsi qu'une salle d'ablution au sous-sol, et le lieu de prière a été remis aux croyants et pratiquants musulmans.

L'Imam Brahim accueillait dans cette mosquée des Imams de passage qui prêchaient la bonne parole dans son mihrab et son minbar, tandis que localement il encourageait les jeunes murids à la droiture et à la moralité.

Sa fonction d'inspecteur des affaires religieuses l'aida dans sa mission de construction de mosquées dans toute la nouvelle Province de Boumerdès créée en 1984, et c'est ainsi qu'il fut à l'origine de la construction de la première mosquée de la cité administrative de Boumerdès, alors baptisée mosquée Jabir ibn Hayyan.

== Terrorisme salafiste ==
Dès l'apparition de l'extrémisme salafiste en Algérie, les imams soufis ont d'abord été ciblés par le harcèlement des troupeaux et des adeptes du wahhabisme fondamentaliste dans les mosquées afin de récupérer ces lieux de culte et de les convertir en bases pour le renversement des valeurs sociales algériennes.

C'est ainsi que le harcèlement de l'Imam Brahim a commencé dans la mosquée Al Fath à Thénia lors des prières, des prêches du vendredi et des cours et enseignements religieux pour stopper son activité émancipatrice dans la mosquée afin que toute la société bascule dans l'horreur terroriste sans repère de juste milieu et modération.

Avec l'accentuation des menaces de mort terroristes qui s'abattaient sur lui à Thénia, lui qui avait assumé toutes les prières de la Salat Fadjr jusqu'à la Salat Isha, l'Imam Brahim dut quitter la ville de Thenia et s'exiler dans les hauteurs de Kouba en la ville d'Alger en avril 1993.

Il a été remplacé à la mosquée de Thénia par l'Imam Omar Arar, originaire du village Soumâa, dans un climat de terreur et d'assassinats à répétition, et il a été mortellement assassiné devant son domicile le 13 octobre 1993 après la Salat Icha.

Les terroristes salafistes ont alors profité du couvre-feu mis en place durant la nuit pour casser le domicile de l'Imam Brahim et voler son imposante bibliothèque contenant des bijoux de livres.

Quatre fois Cheikh Brahim ne revint pas à Thénia alors que des assassinats et massacres terroristes s'abattent sur toute la Province de Boumerdès et laissent familles et tribus en deuil.

Malgré son grand âge et son exil forcé à Alger, l'imam Brahim a continué avec les notabilités religieuses avérées de la capitale à tisser des éventails d'espoir malgré les calamités qui ont ensanglanté le pays.

== Mort ==
Imam Brahim Boushaki est décédé au cours de l'année 1997 au domicile familial de ses proches dans la commune de Kouba dans l'Algérois à l'âge de 85 ans.

Il est mort d'une crise cardiaque soudaine alors qu'il faisait ses ablutions (Wudu) pour accomplir sa prière (Salah) comme d'habitude, en tant que musulman et en tant qu'imam.

Il a ensuite été inhumé au cimetière Sidi Garidi au sein de la commune de Kouba en présence de ses proches, amis et fidèles, lui qui a passé une grande partie de sa vie dans les mosquées de la capitale Alger.


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