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Rev Joseph-Marie d'Anjou

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Rev Joseph-Marie d'Anjou

Birth
Bic, Bas-Saint-Laurent Region, Quebec, Canada
Death
5 May 1983 (aged 76–77)
Saint-Jérôme, Laurentides Region, Quebec, Canada
Burial
Saint-Jérôme, Laurentides Region, Quebec, Canada Add to Map
Memorial ID
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Père Joseph-Marie d’Anjou SJ

Né en 1906, à Bic, petit village situé près de Rimouski, Joseph-Marie est le cadet d’une famille de 13 enfants. Il aime passionnément les études et la lecture. Doué d’une intelligence vive et supérieure, Joseph-Marie se consacre au Bon Dieu, devient jésuite et demeure pendant 58 ans dans la Compagnie de Jésus fondée par saint Ignace. Homme profondément cultivé et illustre défenseur de l’Église catholique, il exerce le professorat, pendant plusieurs années, dans les célèbres Collèges classiques des Jésuites à Montréal : Collège Saint-Ignace et Collège Brébeuf. Il assume la direction de la revue « Relations » pendant de nombreuses années. Cette publication est connue mondialement et s’intéresse à la culture, à la langue française, aux arts, à l’éducation, au développement des facultés supérieures de l’homme et surtout à la promotion et à la défense de l’Église catholique. Le Père d’Anjou défend la morale catholique avec de nombreux jésuites et de réputés savants laïques. Dieu premier servi, telle est sa force.

Le Père Joseph-Marie d’Anjou collabore également dans plusieurs journaux du Québec. Il demeure fidèle et sévère sur la doctrine catholique. Il ne tolère pas les demi-mesures. Excellent prédicateur de retraite, il excelle toujours à faire connaître les exercices de saint Ignace. Que de personnes ont retrouvé ou affermi leur foi après les prédications du Père d’Anjou!

Dès 1969, année où la réforme liturgique fait son apparition au Québec, le Père Joseph-Marie est le premier prêtre à organiser, suite à une demande formulée par un groupe de laïcs, une Messe catholique traditionnelle à Québec. Pendant près de deux ans, il célèbre la messe dominicale tridentine chez les Franciscains en haute ville, près de la rue Cartier. Un petit groupe de fidèles l’accompagne et se nourrit des sacrements, des prédications, des entretiens et des conseils donnés généreusement par le Père Marie-Joseph. Et plus tard, le brave jésuite se fait mettre à la porte avec son groupe. Il ne se décourage pas; on cherche avec lui un autre lieu de culte. Le père jésuite se retrouve alors chez les Frères des Écoles chrétiennes de l’Ancienne-Lorette (actuellement le collège Champigny) près de l’aéroport de Québec. Quelques autres fidèles se joignent au petit groupe. Ce sont vraiment les débuts du retour à la Tradition dans la vieille capitale. On doit principalement ce retour à la Messe de toujours et au zèle infatigable du Père d’Anjou. Encore une fois, le groupe de fidèles traditionalistes est remercié et cherche un autre lieu pour dire la messe. Monsieur Yves Germain, de Québec, offre alors temporairement un garage adjacent à son bureau situé dans la basse ville vers la sortie Ouest de la capitale (dans les environs aujourd’hui de Costco). C’est à ce troisième endroit que le Père Marie-Joseph a dû se faire remplacer par monsieur l’abbé Stanislas Paradis, zélé prédicateur lors des Triduums. On pense que les supérieurs du Père d’Anjou ont refusé d’accorder, à ce dernier, une nouvelle permission pour la messe dominicale traditionnelle.

Le Père d’Anjou n’est pas le prêtre à se décourager. Il rédige des articles sur la nocivité de la nouvelle messe. Il raconte de long en large les dangers de participer à cette messe de Paul VI. Plusieurs journaux de la Province publient les articles fort documentés du Père Marie-Joseph. De nombreux prêtres s’élèvent contre ces articles de journaux et de revues. Peine perdue, le défenseur de la foi catholique et de la messe tridentine trouvent sans cesse des arguments solides de doctrine pour réfuter le groupe favorable à la nouvelle messe. Cette bataille dans les média permet de mieux faire connaître la valeur et la grandeur de la messe traditionnelle. Et les groupes traditionalistes deviennent plus forts et plus nombreux. Ces écrits du Père d’Anjou font découvrir et désirer la messe ancienne. En effet, « tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu ». Et le parloir des jésuites de la rue Dauphine, couvent où réside le Père Marie-Joseph, devient le château fort de la Tradition dans Québec et les environs. Il est important de noter que le Père d’Anjou a rencontré, à quelques reprises, Monseigneur Marcel Lefebvre.

Ces deux géants de la foi sont vite devenus de grands amis. On retrouve ces deux grands personnages à Sainte-Yvette en décembre 1975 et défendent courageusement monsieur l’abbé Yves Normandin, « Le curé dans la rue ». Le Bon Dieu vient chercher le Père d’Anjou en la fête de saint Pie V dans le couvent des jésuites de la rue Dauphine à Québec. Il meurt, pendant son sommeil, tôt le matin de ce grand jour, le 5 mai 1983. Il est alors âgé de 77 ans. Le dernier dimanche avant sa mort, le 30 avril 1983, le Père Marie-Joseph répète fortement, à la sacristie, dans les minutes qui ont suivi la fin de sa messe : « Je suis dans la vérité, je suis dans la vérité, je suis dans la vérité... » Un témoin oculaire nous a rapporté ces faits. Sans doute le Père d’Anjou a éloigné le démon, à la suite d’une forte tentation, grâce à l’affirmation volontaire et courageuse de ces mots fortement prononcés dans la foi. Ce grand jésuite, qui est à la fois critique littéraire, professeur de théologie, distingué bibliothécaire, remarquable directeur spirituel, fut aussi un parfait religieux obéissant. Il avait de nombreux amis à travers tout le Québec. On peut nommer quelques-unes des personnes sur qui il pouvait compter en tout temps : monsieur et madame André De Vriendt, la famille Germain Bertrand, l’abbé Yves Normandin, la famille Claude Dumoulin, l’abbé Réal Bleau, le notaire André Couture, monsieur et madame Yves Germain, l’abbé Stanislas Paradis, le Père Pierre Henry, l’abbé Antonio Arsenault, la famille Gérard Breton, la famille Paul Beauregard... La liste pourrait s’allonger presque indéfiniment, tellement il avait des contacts dans différents milieux intellectuels, politiques, artistiques, ouvriers, sans oublier la jeunesse qu’il rencontrait souvent et pour qui il priait avec générosité.

Monsieur Jacques Guay a servi la messe du Père d’Anjou à plusieurs reprises dans la vieille capitale. Cet ancien servant de messe raconte les débuts héroïques du retour à la Tradition à Québec. Toute cette aventure débute à la suite d’un article du Père Marie-Joseph d’Anjou publié dans le journal « LE SOLEIL » de Québec à la fin de l’année 1969. Un brave homme, nommé Germain Bertrand, résidant aux Saules (Québec) et grand ami de monsieur Jacques Guay, a lu, avec un grand intérêt, cet article écrit par le Père d’Anjou. Il téléphone à ce dernier au couvent des jésuites situé sur la rue Dauphine dans le vieux Québec. Une longue conversation s’ensuit et les deux hommes conviennent de se rencontrer. Monsieur Germain Bertrand, fidèle apôtre de la messe tridentine, propose au Père d’Anjou de bien vouloir dire la messe à un petit groupe de fidèles de la région. Le Père d’Anjou, très intéressé à cette offre, demande la permission à ses supérieurs qui acceptent timidement.

Monsieur Bertrand connaît bien les communautés religieuses de Québec. Il cherche une chapelle et trouve finalement l’endroit idéal pour débuter cette belle expérience. Le supérieur des Franciscains de la rue l’Alverne accepte cette proposition. Tous les dimanches, un petit groupe de 12 à 15 personnes se déplace avec joie dans ce petit cénacle situé sur la rue l’Alverne en Haute Ville à Québec. La messe se célèbre à un autel latéral dans cette chapelle. Monsieur Jacques Guay sera ordinairement le fervent servant de cette messe célébrée par ce généreux et fidèle jésuite. Le grain est mis en terre.

Il faut bien se rappeler que c’est alors la réforme liturgique qui s’implante peu à peu dans la très grande majorité des paroisses de la Province. Le Concile Vatican II commence à produire ses fruits désastreux. On aime expérimenter et encourager ce qui touche au renouveau liturgique. Monsieur Germain Bertrand, pèlerin de Saint-Michel et combattant dans les premières lignes, s’oppose à tout changement dans la messe traditionnelle. Il a trouvé un conseiller fidèle et courageux en la personne du Père d’Anjou. Ce dernier tient fermement le gouvernail et écrit de nombreux articles dans différents quotidiens du Québec.

Le groupe a peu grandi en nombre, mais devient de plus en plus suspect pour les Franciscains qui prêtent leur chapelle. Cela dérange et compromet sans doute leur évolution dans l’application de la nouvelle réforme qui a le vent dans les voiles. Le supérieur avertit le Père d’Anjou de se trouver un nouvel endroit, car on ne peut plus les accueillir au sein de leurs murs. Le groupe est demeuré environ deux ans chez les Franciscains. Le principal servant de messe, monsieur Jacques Guay, se souvient de quelques fidèles appartenant à ce groupe : monsieur et madame Germain Bertrand, mademoiselle Jeannine Tardif, mademoiselle Monique Robertson, peut-être monsieur et madame André De Vriendt et peut-être aussi monsieur et madame Aimé Petitclerc... À cette époque, monsieur Jacques Guay était responsable de l’imprimerie au CEGEP de Sainte-Foy et monsieur Bertrand travaillait dans l’armée canadienne comme civil et occupait la fonction de dessinateur industriel.

Grâce à ses nombreux contacts, monsieur Bertrand découvre une nouvelle chapelle. En effet, les Frères du Sacré-Cœur, aujourd’hui collège Champigny, accepte de recevoir ce groupe de traditionalistes. La chapelle est spacieuse et on peut y célébrer la messe de toujours au maître-autel. Quelle joie! Quelques autres fidèles se joignent au Père d’Anjou. Le groupe se fortifie et participe avec une foi à transporter les montagnes. Située près de l’aéroport de Québec, cette chapelle domine la ville de Québec et devient un bastion de la Foi catholique. Le petit reste résiste contre vents et marées au renouveau liturgique qui s’impose partout. Le Père d’Anjou veille sur son modeste troupeau et conseille chacun et chacune dans sa démarche de foi. Le Bon Dieu bénit ces gens et les soutient de jour en jour. Le groupe séjourne à cet endroit pendant une période d’environ 20 à 24 mois. L’expérience est très concluante. Le supérieur des Frères du Sacré-Cœur remercie le Père d’Anjou et congédie poliment le groupe de traditionalistes. Qu’adviendra-t-il? Le groupe est secoué, mais la confiance en Dieu demeure.

De nouvelles démarches s’organisent. C’est presque impossible de se loger dans une communauté religieuse, car le progrès du modernisme fait ses ravages partout. Les traditionalistes ne sont plus les bienvenus dans les chapelles privées ni dans les églises paroissiales. On cherche ailleurs. On trouve alors, dans le quartier industriel de Sainte-Foy, un garage-entrepôt prêté par monsieur Yves Germain, très grand ami de monsieur Bertrand. L’endroit est très modeste, mais ce sera temporaire. Le Père d’Anjou n’obtient pas la permission de ses supérieurs pour continuer de dire la messe aux traditionalistes. Le Père d’Anjou et son ami monsieur Bertrand connaissent bien un prêtre qui est revenu à la Tradition lors des Triduums. Monsieur l’abbé Stanislas Paradis accepte avec joie cet appel venu de ce groupe.

C’est vers le printemps de 1974 que le groupe s’installe sur la rue Saint Paul, près de la gare centrale dans la Basse-Ville de Québec, dans de grands locaux prêtés par monsieur Yves Germain. De nombreux bénévoles organisent des corvées et une magnifique chapelle surgit à cet endroit. Et le groupe s’agrandit de mois en mois. Nous mentionnerons le développement de cette chapelle lorsque nous parlerons plus en détails de l’apostolat de monsieur l’abbé Paradis à Québec et dans la région.

Madame Berthe Guay s’est jointe au groupe lors de son mariage en 1976. Elle a fréquenté les gens de la Tradition lorsque ces derniers allaient à la messe dans le garage-entrepôt prêté par monsieur Yves Germain. Madame Berthe Guay a très bien connu monsieur Bertrand puisque c’est ce dernier qui est à l’origine des fréquentations de monsieur et madame Guay.

Monsieur Germain Bertrand est décédé le 9 août 2008 et son épouse l’a rejoint dernièrement le 4 août 2014 en la fête de saint Dominique. C’est vraiment monsieur Bertrand qui fut l’instigateur du retour à la Tradition à Québec avec l’immense appui du Père Joseph-Marie d’Anjou. On se souvient que le Père d’Anjou est décédé à l’aube du 5 mai 1983, fête du saint Pie V. Le Bon Dieu est venu cueillir son fidèle serviteur en la solennité de la fête du saint Pape qui a promulgué et défendu la messe tridentine.
Père Joseph-Marie d’Anjou SJ

Né en 1906, à Bic, petit village situé près de Rimouski, Joseph-Marie est le cadet d’une famille de 13 enfants. Il aime passionnément les études et la lecture. Doué d’une intelligence vive et supérieure, Joseph-Marie se consacre au Bon Dieu, devient jésuite et demeure pendant 58 ans dans la Compagnie de Jésus fondée par saint Ignace. Homme profondément cultivé et illustre défenseur de l’Église catholique, il exerce le professorat, pendant plusieurs années, dans les célèbres Collèges classiques des Jésuites à Montréal : Collège Saint-Ignace et Collège Brébeuf. Il assume la direction de la revue « Relations » pendant de nombreuses années. Cette publication est connue mondialement et s’intéresse à la culture, à la langue française, aux arts, à l’éducation, au développement des facultés supérieures de l’homme et surtout à la promotion et à la défense de l’Église catholique. Le Père d’Anjou défend la morale catholique avec de nombreux jésuites et de réputés savants laïques. Dieu premier servi, telle est sa force.

Le Père Joseph-Marie d’Anjou collabore également dans plusieurs journaux du Québec. Il demeure fidèle et sévère sur la doctrine catholique. Il ne tolère pas les demi-mesures. Excellent prédicateur de retraite, il excelle toujours à faire connaître les exercices de saint Ignace. Que de personnes ont retrouvé ou affermi leur foi après les prédications du Père d’Anjou!

Dès 1969, année où la réforme liturgique fait son apparition au Québec, le Père Joseph-Marie est le premier prêtre à organiser, suite à une demande formulée par un groupe de laïcs, une Messe catholique traditionnelle à Québec. Pendant près de deux ans, il célèbre la messe dominicale tridentine chez les Franciscains en haute ville, près de la rue Cartier. Un petit groupe de fidèles l’accompagne et se nourrit des sacrements, des prédications, des entretiens et des conseils donnés généreusement par le Père Marie-Joseph. Et plus tard, le brave jésuite se fait mettre à la porte avec son groupe. Il ne se décourage pas; on cherche avec lui un autre lieu de culte. Le père jésuite se retrouve alors chez les Frères des Écoles chrétiennes de l’Ancienne-Lorette (actuellement le collège Champigny) près de l’aéroport de Québec. Quelques autres fidèles se joignent au petit groupe. Ce sont vraiment les débuts du retour à la Tradition dans la vieille capitale. On doit principalement ce retour à la Messe de toujours et au zèle infatigable du Père d’Anjou. Encore une fois, le groupe de fidèles traditionalistes est remercié et cherche un autre lieu pour dire la messe. Monsieur Yves Germain, de Québec, offre alors temporairement un garage adjacent à son bureau situé dans la basse ville vers la sortie Ouest de la capitale (dans les environs aujourd’hui de Costco). C’est à ce troisième endroit que le Père Marie-Joseph a dû se faire remplacer par monsieur l’abbé Stanislas Paradis, zélé prédicateur lors des Triduums. On pense que les supérieurs du Père d’Anjou ont refusé d’accorder, à ce dernier, une nouvelle permission pour la messe dominicale traditionnelle.

Le Père d’Anjou n’est pas le prêtre à se décourager. Il rédige des articles sur la nocivité de la nouvelle messe. Il raconte de long en large les dangers de participer à cette messe de Paul VI. Plusieurs journaux de la Province publient les articles fort documentés du Père Marie-Joseph. De nombreux prêtres s’élèvent contre ces articles de journaux et de revues. Peine perdue, le défenseur de la foi catholique et de la messe tridentine trouvent sans cesse des arguments solides de doctrine pour réfuter le groupe favorable à la nouvelle messe. Cette bataille dans les média permet de mieux faire connaître la valeur et la grandeur de la messe traditionnelle. Et les groupes traditionalistes deviennent plus forts et plus nombreux. Ces écrits du Père d’Anjou font découvrir et désirer la messe ancienne. En effet, « tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu ». Et le parloir des jésuites de la rue Dauphine, couvent où réside le Père Marie-Joseph, devient le château fort de la Tradition dans Québec et les environs. Il est important de noter que le Père d’Anjou a rencontré, à quelques reprises, Monseigneur Marcel Lefebvre.

Ces deux géants de la foi sont vite devenus de grands amis. On retrouve ces deux grands personnages à Sainte-Yvette en décembre 1975 et défendent courageusement monsieur l’abbé Yves Normandin, « Le curé dans la rue ». Le Bon Dieu vient chercher le Père d’Anjou en la fête de saint Pie V dans le couvent des jésuites de la rue Dauphine à Québec. Il meurt, pendant son sommeil, tôt le matin de ce grand jour, le 5 mai 1983. Il est alors âgé de 77 ans. Le dernier dimanche avant sa mort, le 30 avril 1983, le Père Marie-Joseph répète fortement, à la sacristie, dans les minutes qui ont suivi la fin de sa messe : « Je suis dans la vérité, je suis dans la vérité, je suis dans la vérité... » Un témoin oculaire nous a rapporté ces faits. Sans doute le Père d’Anjou a éloigné le démon, à la suite d’une forte tentation, grâce à l’affirmation volontaire et courageuse de ces mots fortement prononcés dans la foi. Ce grand jésuite, qui est à la fois critique littéraire, professeur de théologie, distingué bibliothécaire, remarquable directeur spirituel, fut aussi un parfait religieux obéissant. Il avait de nombreux amis à travers tout le Québec. On peut nommer quelques-unes des personnes sur qui il pouvait compter en tout temps : monsieur et madame André De Vriendt, la famille Germain Bertrand, l’abbé Yves Normandin, la famille Claude Dumoulin, l’abbé Réal Bleau, le notaire André Couture, monsieur et madame Yves Germain, l’abbé Stanislas Paradis, le Père Pierre Henry, l’abbé Antonio Arsenault, la famille Gérard Breton, la famille Paul Beauregard... La liste pourrait s’allonger presque indéfiniment, tellement il avait des contacts dans différents milieux intellectuels, politiques, artistiques, ouvriers, sans oublier la jeunesse qu’il rencontrait souvent et pour qui il priait avec générosité.

Monsieur Jacques Guay a servi la messe du Père d’Anjou à plusieurs reprises dans la vieille capitale. Cet ancien servant de messe raconte les débuts héroïques du retour à la Tradition à Québec. Toute cette aventure débute à la suite d’un article du Père Marie-Joseph d’Anjou publié dans le journal « LE SOLEIL » de Québec à la fin de l’année 1969. Un brave homme, nommé Germain Bertrand, résidant aux Saules (Québec) et grand ami de monsieur Jacques Guay, a lu, avec un grand intérêt, cet article écrit par le Père d’Anjou. Il téléphone à ce dernier au couvent des jésuites situé sur la rue Dauphine dans le vieux Québec. Une longue conversation s’ensuit et les deux hommes conviennent de se rencontrer. Monsieur Germain Bertrand, fidèle apôtre de la messe tridentine, propose au Père d’Anjou de bien vouloir dire la messe à un petit groupe de fidèles de la région. Le Père d’Anjou, très intéressé à cette offre, demande la permission à ses supérieurs qui acceptent timidement.

Monsieur Bertrand connaît bien les communautés religieuses de Québec. Il cherche une chapelle et trouve finalement l’endroit idéal pour débuter cette belle expérience. Le supérieur des Franciscains de la rue l’Alverne accepte cette proposition. Tous les dimanches, un petit groupe de 12 à 15 personnes se déplace avec joie dans ce petit cénacle situé sur la rue l’Alverne en Haute Ville à Québec. La messe se célèbre à un autel latéral dans cette chapelle. Monsieur Jacques Guay sera ordinairement le fervent servant de cette messe célébrée par ce généreux et fidèle jésuite. Le grain est mis en terre.

Il faut bien se rappeler que c’est alors la réforme liturgique qui s’implante peu à peu dans la très grande majorité des paroisses de la Province. Le Concile Vatican II commence à produire ses fruits désastreux. On aime expérimenter et encourager ce qui touche au renouveau liturgique. Monsieur Germain Bertrand, pèlerin de Saint-Michel et combattant dans les premières lignes, s’oppose à tout changement dans la messe traditionnelle. Il a trouvé un conseiller fidèle et courageux en la personne du Père d’Anjou. Ce dernier tient fermement le gouvernail et écrit de nombreux articles dans différents quotidiens du Québec.

Le groupe a peu grandi en nombre, mais devient de plus en plus suspect pour les Franciscains qui prêtent leur chapelle. Cela dérange et compromet sans doute leur évolution dans l’application de la nouvelle réforme qui a le vent dans les voiles. Le supérieur avertit le Père d’Anjou de se trouver un nouvel endroit, car on ne peut plus les accueillir au sein de leurs murs. Le groupe est demeuré environ deux ans chez les Franciscains. Le principal servant de messe, monsieur Jacques Guay, se souvient de quelques fidèles appartenant à ce groupe : monsieur et madame Germain Bertrand, mademoiselle Jeannine Tardif, mademoiselle Monique Robertson, peut-être monsieur et madame André De Vriendt et peut-être aussi monsieur et madame Aimé Petitclerc... À cette époque, monsieur Jacques Guay était responsable de l’imprimerie au CEGEP de Sainte-Foy et monsieur Bertrand travaillait dans l’armée canadienne comme civil et occupait la fonction de dessinateur industriel.

Grâce à ses nombreux contacts, monsieur Bertrand découvre une nouvelle chapelle. En effet, les Frères du Sacré-Cœur, aujourd’hui collège Champigny, accepte de recevoir ce groupe de traditionalistes. La chapelle est spacieuse et on peut y célébrer la messe de toujours au maître-autel. Quelle joie! Quelques autres fidèles se joignent au Père d’Anjou. Le groupe se fortifie et participe avec une foi à transporter les montagnes. Située près de l’aéroport de Québec, cette chapelle domine la ville de Québec et devient un bastion de la Foi catholique. Le petit reste résiste contre vents et marées au renouveau liturgique qui s’impose partout. Le Père d’Anjou veille sur son modeste troupeau et conseille chacun et chacune dans sa démarche de foi. Le Bon Dieu bénit ces gens et les soutient de jour en jour. Le groupe séjourne à cet endroit pendant une période d’environ 20 à 24 mois. L’expérience est très concluante. Le supérieur des Frères du Sacré-Cœur remercie le Père d’Anjou et congédie poliment le groupe de traditionalistes. Qu’adviendra-t-il? Le groupe est secoué, mais la confiance en Dieu demeure.

De nouvelles démarches s’organisent. C’est presque impossible de se loger dans une communauté religieuse, car le progrès du modernisme fait ses ravages partout. Les traditionalistes ne sont plus les bienvenus dans les chapelles privées ni dans les églises paroissiales. On cherche ailleurs. On trouve alors, dans le quartier industriel de Sainte-Foy, un garage-entrepôt prêté par monsieur Yves Germain, très grand ami de monsieur Bertrand. L’endroit est très modeste, mais ce sera temporaire. Le Père d’Anjou n’obtient pas la permission de ses supérieurs pour continuer de dire la messe aux traditionalistes. Le Père d’Anjou et son ami monsieur Bertrand connaissent bien un prêtre qui est revenu à la Tradition lors des Triduums. Monsieur l’abbé Stanislas Paradis accepte avec joie cet appel venu de ce groupe.

C’est vers le printemps de 1974 que le groupe s’installe sur la rue Saint Paul, près de la gare centrale dans la Basse-Ville de Québec, dans de grands locaux prêtés par monsieur Yves Germain. De nombreux bénévoles organisent des corvées et une magnifique chapelle surgit à cet endroit. Et le groupe s’agrandit de mois en mois. Nous mentionnerons le développement de cette chapelle lorsque nous parlerons plus en détails de l’apostolat de monsieur l’abbé Paradis à Québec et dans la région.

Madame Berthe Guay s’est jointe au groupe lors de son mariage en 1976. Elle a fréquenté les gens de la Tradition lorsque ces derniers allaient à la messe dans le garage-entrepôt prêté par monsieur Yves Germain. Madame Berthe Guay a très bien connu monsieur Bertrand puisque c’est ce dernier qui est à l’origine des fréquentations de monsieur et madame Guay.

Monsieur Germain Bertrand est décédé le 9 août 2008 et son épouse l’a rejoint dernièrement le 4 août 2014 en la fête de saint Dominique. C’est vraiment monsieur Bertrand qui fut l’instigateur du retour à la Tradition à Québec avec l’immense appui du Père Joseph-Marie d’Anjou. On se souvient que le Père d’Anjou est décédé à l’aube du 5 mai 1983, fête du saint Pie V. Le Bon Dieu est venu cueillir son fidèle serviteur en la solennité de la fête du saint Pape qui a promulgué et défendu la messe tridentine.

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